Ambiances

Shouo Shi Min – patron de Khorne un peu exceptionnel

Cathay, An 17 de la dynastie Shou. C'est là que tout commence.

Min est un jeune dragon fougueux (une petite photo de lui durant son enfance, prise par son père sur les berges du lac Tsé plus tard). Atteignant l’âge de raison, il se voit confier son premier Mandat par les Mandarins Célestes : il devient l'esprit protecteur du plateau Shi dans la province nordique nouvellement crée de Shouo. Le poste rêvé pour une âme aussi vaillante que la sienne; il la trempera dans le feu de la guerre.

En effet, la province de Shouo n'était rien d'autre qu'une vague marche nordique destinée à servir de tampon entre l'empire et les tribus barbares vénérant les dieux sombres. Province pauvre, peuplée des familles les plus défavorisées délocalisées là de force par les armées des Mandarins de Cathay et servant juste à cultiver un sol peu fertile pour nourrir les garnisons de la province.

Tout au nord de la province, le plateau Shi est la route d'invasion principale de ces putains de barbares en peaux de bêtes difformes. De fait, des affrontements réguliers s'y tiennent, comblant les désirs du nouvellement nommé Shouo Shi Min, Dragon Céleste. Créature mi éthérée dont le bonheur est de satisfaire ses supérieurs en massacrant les serviteurs de leurs ennemis.

Puis vinrent les jours noirs. Une pluie de fragments de Morrslieb frappa le plateau, aussitôt suivie d'une invasion en force des barbares nordiques. Pendant que les humains pansaient leurs plaies dans leur château ravagé par la pluie de feu, Shouo Shi Min partit en avant garde lutter contre les envahisseurs.

Lorsque le dragon revint, deux jours plus tard, blessé et épuisé mais vainqueur, il ne put que constater pourquoi il n'avait pas reçu d'aide des troupes des Mandarins de Cathay : elles avaient été massacrées dans les ruines de leur forteresse. Pourtant, nul barbare n'était passé au travers de sa défense opiniâtre, il le savait.

Malgré tout, l'esprit de Shi avait failli à son devoir : ses maistres, les Mandarins Célestes le condamnèrent à l'exil. Il garderait certes son Mandat -au moins le temps de leur bon vouloir-, mais il serait seul. Les troupes des autres garnisons débordées par les barbares et de mystérieux assaillants nocturnes organisaient la retraite, les paysans avaient déjà fui, eux, la province allait être abandonnée par les humains. Mais le dragon resterait, lui, ne pouvant quitter le plateau.

Plusieurs mois plus tard, c’est un Shouo Shi Min fou furieux, rendu aux frontières de sa santé mentale par la peur, la culpabilité de son échec et le poids de sa punition qui trouve les coupables de son humiliation : dans les cavernes sous le plateau, le clan Eshin s’installe. Ils sont en train d’ériger un avant-poste pour exploiter la malepierre tombée du ciel.

Dans son état, le dragon n’a aucun mal à massacrer les hommes rats du chaos. Pris dans une rage bersek il ne se défend plus et ignore blessures et douleur dans sa soif de vengeance. En quelques instants, l’affaire est entendue et, si le dragon git épuisé dans une flaque de son sang, lui s’en remettra.

Hélas pour Shouo Shi Min, maintenant situé hors de l'Empire de Cathay, le plateau Shi n'attire plus les regards de ses maîtres et son exil est maintenu.  Le dragon s'installe alors dans les cavernes des skavens, sur les fragments de malepierre, pour les garder de toute autre incursion chaoteuse. Et il remplit fanatiquement son devoir, abattant nombre serviteurs des sombres dieux, mais aussi tout être vivant qui ose s'approcher du plateau.

Shouo Shi Min grandit, devient un puissant Dragon Céleste, au milieu d’une terre aride, désolée. Un lieu où nul animal n’ose s’aventurer sous peine de mort. Mais aussi, il subit l'influence du chaos, tant dans son corps lové autour des fragments de Morrslieb que dans son esprit rongé par l'amertume, la folie, le désespoir, la solitude...

Quand les troupes de la dynastie Dong vinrent s'implanter dans la province de Dong-ze, elles trouvèrent le plateau anciennement nommé Shi désert. Il leur sembla maudit. Pire, dès que la compagnie chargée de réoccuper les ruines de l'ancien fort de Shouo Shi eu finit de gravir la falaise, elle fut attaquée par un esprit démoniaque qui massacra presque tous les hommes. Les rares survivants ne durent leur salut qu'à un saut désespéré dans les arbres en contrebas.

Les deux compagnies suivantes, bien que prévenues et accompagnées d'un mage impérial ne furent pas plus de taille contre ce qu’est devenu Shouo Shi Min. Ce qu'il a perdu en quittant son statut d'esprit -il est maintenant rivé à son enveloppe physique par la malepierre- il l’a gagné dans la puissance de son corps muté, par la violence imposée par son esprit malade et par la magie qu'il a acquis au contact de la matière brute du chaos.

Les mandarins Célestes observant à nouveau le plateau sont alors outragés par ce qu'est devenu leur ancien servant. Dans leur juste fureur, ils dépêchent donc une légion d'esprits pour abattre la bête corrompue et nettoyer les traces chaotiques de la région.

Sentant venir des adversaires trop nombreux et puissants pour lui à travers ses derniers Liens Célestes, Shouo Shi Min retourne dans sa tanière pour accomplir le rituel qu'il se refuse à réaliser depuis presque trois siècles : se lier à un des sombres dieux.

L'esprit corrompu a, au fil des siècles d'emprisonnement consulté les grimoires runiques des shamans chaoteux présents parmi ses victimes. Il y a découvert un moyen de briser définitivement son attachement à ses anciens maîtres et de s'enfuir. Mais pour cela il doit se vouer à Khorne, le dieu du chaos le plus proche de la violence qui couve en son sein.

Traqué, définitivement rejeté par les siens, le dragon n'hésite pas plus et livre alors son âme à un avatar de Karnhet qu’il invoque. Marqué au fer rouge de la rune de son nouveau maître par le démon, Shouo Shi Min, enfin totalement libéré de son ascendance s'enfuit du plateau Shi en volant sur les vents de magie.

Amer, il tend quelques embuscades pour défouler sa rage et sa haine sur ces esprits qui représentent tout ce qu'il a perdu. Mais, complètement matériel et presque privé de sa magie, il ne peut lutter avec ses poursuivants. Il finit par fuir vers l’ouest.  Une fuite qui l’amène dans les territoires du chaos, au nord de Kislev. Là, il se forge une réputation de champion de Khorne et acquiert une petite suite.

Sur une impulsion divine, il se dirige ensuite vers le sud. Où des esprits Celestes l’attaquent à nouveau. Il les vainc mais, affaibli, doit se réfugier dans un ancien hall nain qu’il renomme « Citadelle d'Airain ». Un lieu où le pouvoir de son nouveau maître divin est si présent qu'il masque sa trace même aux Mandarins Célestes.

Son nouveau repaire, la gigantesque citadelle, devient son terrain de chasse : elle abrite de nombreuses créatures chaotiques venues chercher là quelque refuge, que ce soient des harpies, des clebs de le chaos. Quantité de nains plus ou moins mutés aussi. Mais ce dernier point est normal puisque cette forteresse est un ancien Hall de Karak Vlag, la forteresse naine perdue dans le warp. Un pan de montagne entier revenu fusionner avec l’univers réel, percé de tunnels et de salles géantes et truffé de portails warp communicants avec le reste des bastions nains perdus dans l’empyrean.

Parfois, quelque bande d'un champion téméraire ose passer les immenses portes de métal pour essayer de s’arroger la gloire associée au bastion de Khorne mais ça finit toujours mal pour lui. Shouo Shi Min reste le maître incontesté des lieux, le monstre craint par tous les autres monstres.

Puis vient le jour oùsqu’une armée de guerriers du dieu des crânes -un regroupement de bandes sous l'autorité du seigneur Grednarth- installe son camp dans le grand hall. Le dragon, enragé, se jette sur les guerriers, les fauchant comme blés murs avant de se retrouver confronté au seigneur lui-même. L'homme est imposant, tant par sa taille que par son maintien, et résiste à toute magie que Shouo Shi Min lui jette. Bersek, le dragon du chaos se jette sur l'humain dressé devant lui, mais celui-ci, semblant plus rapide que la foudre, abat sa grande masse sur la gueule du dragon, manquant de lui briser le crâne.

Vaincu, Shouo Shi Min dut se faire le vassal de Grednarth et devint le gardien de sa forteresse nouvellement conquise. Il est aussi la plus terrifiante créature de la ménagerie démente que le champion de Khorne adore lâcher sur ses adversaires. Mais durant  les absences de son seigneur, le Shouo Shi Min reste le maistre de ce qui reste de Karak Vlag.

Et lui restent encore les espoirs de vengeance...

Ça tombe toujours sur le gros nez des rouquins

"Tite rouquine, c'était son tit nom à elle dans le jargon dans la tribu. La vie n’était pas toujours simple pour elle, c'est vrai. Sa taille et la quasi-absence "d'attributs" faisait qu'elle était la risée de tous. Elle se faisait bousculer, on se moquait d'elle, méchamment le plus souvent, parfois même, certains lui piquaient sa part aux banquets donnés pour le retour des chasseurs.

Bref, c'était pas une vie joyeuse qu'elle menait avec les siens dans leur trou perdu au milieu de la drakwald. Mais c'était sa vie à elle. Sa vie et celle de son peuple.

Ils étaient rudes, certes, pas faciles à vivre, mais ils étaient comme leur vie à eux aussi : dure et pas facile. Faut dire que la vie dans la drakwald, avec tous ses dangers, ça tient plus de la survie. Alors, elle leur pardonnait. Ils étaient comme ils étaient, mais finalement, ils étaient tout pour elle, sa famille, ses amis; l'étendue de sa vie.

Et puis, ils arrivaient parfois à rire, à plaisanter, à chanter et à danser, quand il y avait un marchand qui avait traversé la forêt pour amener des denrées et de l'alcool dans les villages.  

Dans ces moments-là, il y avait toujours un gars pour s'intéresser à elle, ils étaient tous ivres et il y avait de toute façon plus de gars que de filles au camp, alors même si elle était la moins courue…

Finalement, la vie valait bien la peine d'être vécue.

Du moins jusqu'à ce soir.

Ce soir des monstres attaquent. De grandes gens en armures, couverts de fourrures, poussant des cris barbares, armés d'énormes masses. Ils mutilent, ils tuent, ils massacrent. Comme dans les légendes.

Personne ne peut s'échapper. Comme une meute de loups, ils ont mené leur assaut de tous les côtés, encerclant leurs victimes pour n'en laisser s'enfuir aucune. Tite rouquine le sait : pas un des siens ne survivra à cette soirée sanglante, tous seront sacrifié sur l'autel du dieu guerrier de ces créatures. Et elle aussi.

Quelques chasseurs essayent de lutter, mais ils sont débordés, leurs adversaires sont plus nombreux, mieux armés : personne n'a la moindre chance contre ces agresseurs. Elle voit la tête du grand Rolf exploser sous un coup de marteau. Elle voit gave, l'ainée du clan, mourir plaquée au sol par une lance fichée entre ses seins.

Gave qui avait, disait-elle, échappé dans sa jeunesse à ces créatures bardées de fer et de feu. Cette fois ci, elle n'y arrivera pas.

Les plus chétifs, comme tite rouquine n'essayent même pas de se battre, ils courent partout, certains tentent de s'enfuir, d'autre se blottissent sous les racines des arbres...

Mais c'est peine perdue. Les monstres n'ont rien laissé au hasard, ils ont lâché des chiens dans le camp. D'énormes molosses écumants qui traquent leurs proies, les jettent à terre avant de les démembrer.

Tite rouquine pleure. Elle se blottit contre une souche mais elle n'essaye même pas de se cacher; c'est inutile. Ses amis, sa famille, tous meurent atrocement sous ses yeux. Tout ça pour satisfaire des monstres assoiffés de sang et leur culte violent. Tout ça parce que ces gens veulent la mort de tous ceux qui ne leur ressemblent pas.

Une ombre tombe sur elle. Elle lève des yeux emplis de larmes et de peur. L'être l'observe un instant, un rictus satisfait balayant son groin. Puis un éclair de plaisir passe dans ses yeux et, éructant un cri à la gloire de son dieu, il abat son arme sur le fragile crâne de notre héroïne que ses cornes ridicules ne protègeront pas. "Pour Ulric!" seront les derniers mots qu'elle entendra."

Le Chaos comme vous ne le connaissiez pas -ou presque-

Ca fait quelques temps que je serine toujours la même blague minable alors je me dis qu’il est temps, aujourd’hui, d’enfin vous parler de la fantastique aventure des Chaos Four.

Quatre jeunes gens, bien sous tous rapports, nés dans le warp qui vivaient une petite vie tranquille dans l’équivalent local du connecticut pour qui tout à brutalement changé un triste soir de novembre. Depuis cet incident, leur vie n’est plus la même : ils ont pris conscience.

Ce soir-là, ils erraient tranquillement au gré des courants du warp, amas informes d’âmes, de pensées, de sentiments, quand ils furent frappés par la foudre du destin : le rayonnement cosmique des pensées humaines. A l’issue de cette soirée de quelque milliers d’années, ils n’étaient plus les mêmes, ils avaient développé égo et conscience et surtout des  super-pouvoirs correspondants à leur personnalité.

Richard Rid à qui on reprochait de trop penser depuis sa plus tendre enfance développa un intellect hors du commun et une capacité propre aux plus grands: la malléabilité des idées. Il devint capable d’oralement distordre la réalité et la vérité, les réaménageant selon ses fantaisies. Il prit alors le nom de code de Tzeentch.

Sa jeune fiancée, Jeanne Tempête vit se développer ses affinités maternelle et devint une couveuse ultra-protectrice vers qui eurent envi de se tourner tous les déshérités, laissés pour comptes et malades de la création pour chercher paix et réconfort. Hélas pour elle, elle devint même trop protectrice, allant jusqu’à prendre contre son sein lépreux et aux rebus de la société, ce que lui reprocha son cher et tendre, Richard. Depuis, dans leur couple flotte de l’eau dans le gaz comme des pensées dans le warp. Encore un couple qui ne durera pas. Son pseudonyme ? Nurgle.

Le benjamin des quatre, frère cadet de Jeanne, Jean Tempête, toujours la tête brûlée, développa lui un talent à embraser ses contemporains. Etant lui-même en permanence très chaud, il devint capable de chauffer les gens autour de lui, de leur insinuer des idées torrides. Voulant fêter sa nouvelle ascension sociale, Jean prit le nom gay et joyeux de Slaanesh. Tête en l’air, il ne s’entend guère avec le dernier membre du quatuor, nettement plus organisé : Benjamin Sombre.

Ténébreux et agressif, strict et droit, ancien écumeur de bar et bagarreur, Benjamin Sombre est devenu Khorne au pouvoir spécifique d’être violent et désagréable. Peu amène, il ne  s’entend guère avec ses coéquipiers mais a surtout une dent contre le frivole Jean qui attire toutes les minettes du warp et ne cesse de se moquer des valeurs strictes du code de conduite martial.

Nos héros, devenus célèbres dans tout le warp combattent la veuve et l’orphelin mais aussi d’autres déités douteuses comme Popup, aka « Le Dieu Moqueur », un eldar loufoque, grimé en vert et violet qui ne cesse de changer de forme et de commettre des blagues stupides et douteuses. Mais aussi « l’ancêtre squat », un petit être trapu au gros nez qui dirige un royaume souterrain composé de déchets de l’humanité longtemps oubliés là. Ou encore le Géant d’Emeraude lui-même, Gork le grand à la force inversement proportionnelle à l’intellect -et donc très fort-.

Et, bien sûr, leur pire ennemi, le docteur Anatole Von Destin un génie fou qui ne rêve que de leur voler leur grandeur, envahissant le warp pour ce faire. Handicapé par un terrible accident, il git sur Terra prostré sur un trône doré, régnant par la terreur sur un royaume qu’il a conquis à la force de son poignet par la violence et la guerre.

Un être amer et mesquin qui fait ployer son peuple sous le joug de sa tyrannie, réclamant sacrifices, proclamant pogroms et empêchant les Chaos Four de libérer l’humanité.

Mais tout ça est une autre histoire que je vous conterais bientôt -ie, faut comprendre, peut-être, si vous êtes sages, dans 4+2d20 mois, quoi-.